Allemagne : le SPD d'Olaf Scholz conserve la Basse-Saxe
Le SPD pourra continuer de diriger le quatrième land le plus important par la population. Le populaire Premier ministre en poste Stephan Weil va être en mesure de former une coalition avec les Verts comme il le souhaitait. Le bond de l'AfD et l'échec électoral du FDP risquent cependant de tendre les relations au sein de la coalition d'Olaf Scholz.
Par Ninon Renaud
C'est un soulagement pour le chancelier social-démocrate Olaf Scholz. Alors que deux tiers des Allemands interrogés sont insatisfaits de son gouvernement, son parti a remporté dimanche les élections régionales en Basse-Saxe , deuxième Land le plus important d'Allemagne par la taille et quatrième par la population.
Le Premier ministre en fonction depuis 2013, Stephan Weil, « a obtenu une victoire claire. Son approche constructive avec le gouvernement fédéral. Cela constitue un vent arrière pour les jours difficiles à venir », s'est félicité Kevin Kühnert, secrétaire général du SPD.
Vers une coalition avec les Verts
Stephan Weil est en bonne voie de former une coalition avec les Verts, comme il le souhaitait. Il dirigeait depuis cinq ans la dernière « grande coalition » du pays avec la CDU. « Nous sommes à la fin d'une campagne très difficile », « nous nous sommes battus et nous avons gagné, nous sommes de loin le parti le plus fort en Basse-Saxe », a-t-il déclaré, visiblement heureux, devant ses troupes à Hanovre.
A 22 heures, les sociaux-démocrates étaient crédités de 33,4 % des suffrages dans la région, devant le parti conservateur de l'ex-chancelière Angela Merkel, qui obtient 28,1 % des suffrages. Les deux partis ont respectivement perdu plus de trois et cinq points de voix depuis le précédent scrutin en 2017 tandis que les Verts, avec 14,5 %, ont amélioré de près de six points leur score. L'extrême droite a de son côté visiblement profité du climat anxiogène créé par la flambée des prix et la menace d'un rationnement énergétique.
L'extrême-droite bondit, le FDP plonge
L'AfD a ainsi bondi de près de cinq points en cinq ans, à 10,9 %. Si la CDU enregistre le plus mauvais score de son histoire dans le land, le grand perdant du scrutin est le FDP qui n'a obtenu que 4,7 % des voix. Alors qu'ils avaient déjà vu leur score divisé par plus de deux en Rhénanie-du-Nord-Westphalie en mai, les libéraux vont ainsi être exclus du parlement régional faute d'avoir atteint le seuil minimal de 5 %. « C'est une triste soirée pour le parti, un échec politique, a reconnu le président des Libéraux, Christian Lindner. Nous voulions éviter une coalition de gauche mais la Basse-Saxe vire à gauche », a-t-il conclu.
Cette claque électorale risque de tendre les relations au sein de la coalition d'Olaf Scholz. « Le FDP doit être plus visible dans la coalition, clairement plus que jusqu'ici », a prévenu le secrétaire général du parti, Bijan Djir Sarai. Les compromis faits par les libéraux au sein du gouvernement fédéral leur ont en effet coûté beaucoup d'électeurs.
Le fait que le président du parti soit aussi le ministre des Finances du gouvernement fédéral, obligé de donner son feu vert à toujours plus de dettes pour amortir le coût de la crise énergétique auprès des entreprises et des ménages , n'est sans doute pas étranger à ce recul. « Le FDP doit repenser son rôle au sein de la coalition », a déclaré Christian Lindner.
Ninon Renaud (Correspondante à Berlin)