Nous, chefs d’État et de gouvernement des pays du Groupe des 7 (G7), restons déterminés à soutenir le peuple et le gouvernement ukrainiens, qui résistent de façon héroïque à l’agression militaire du Président russe Vladimir Poutine et à sa guerre délibérée contre leur nation souveraine. Cette attaque non provoquée et injustifiée engendre d’immenses souffrances et des pertes tragiques en vie humaines, notamment à cause de frappes de plus en plus indiscriminées et de bombardements de civils dans des écoles, des habitations et des hôpitaux.

Nous sommes unis dans notre détermination à demander des comptes au Président Vladimir Poutine et à son régime pour cette guerre injustifiée et non provoquée, qui a déjà isolé la Russie du reste du monde. Les pays du monde entier doivent s’unir pour appeler le Président Poutine et son régime à cesser immédiatement leur attaque en cours contre l’Ukraine et à retirer leurs forces militaires. Nous sommes solidaires de ceux qui s’opposent courageusement à l’invasion de l’Ukraine.

Nous exhortons la Russie à garantir un accès humanitaire sûr et sans entrave aux victimes de son attaque en Ukraine et à permettre un passage en toute sécurité aux civils souhaitant partir. Nous demandons et nous nous engageons à fournir un soutien humanitaire, médical et financier aux réfugiés d’Ukraine.

Depuis le lancement par le Président Vladimir Poutine de l’invasion de l’Ukraine par la Fédération de Russie le 24 février, nos pays ont imposé des mesures restrictives de grande ampleur qui ont fortement affaibli le système économique et financier russe, comme l’ont montré les réactions massives des marchés. Ensemble, nous avons isolé les principales banques russes du système financier mondial, limité la capacité de la Banque centrale de Russie à utiliser ses réserves en devises étrangères, imposé de larges interdictions et contrôles des exportations qui privent la Russie de nos technologies avancées, et ciblé les architectes de cette guerre, c’est-à-dire le Président russe Vladimir Poutine et ses complices, ainsi que le régime d’Alexandre Loukachenko en Biélorussie.

Au-delà des plans que nous avons annoncés, nous poursuivrons nos efforts pour réduire notre dépendance vis-à-vis de l’énergie russe, tout en veillant à le faire en bon ordre et de façon à laisser au reste du monde le temps d’assurer des approvisionnements alternatifs durables. De plus, les entreprises du secteur privé sont en train de quitter la Russie à une vitesse et dans un élan de solidarité sans précédent. Nous nous tenons aux côtés de nos entreprises qui cherchent à se retirer du marché russe en bon ordre.

Nous restons déterminés à renforcer l’isolement de la Russie par rapport à nos économies et au système financier international. Par conséquent, nous nous engageons à prendre de nouvelles mesures dans les meilleurs délais, dans le cadre de notre réponse actuelle et dans le respect de nos cadres et procédures juridiques respectifs.

Premièrement, nous nous efforcerons, dans le respect de nos procédures nationales, de prendre des mesures pour priver la Russie du statut de la nation la plus favorisée pour des produits clés. Cela supprimera des avantages importants liés à l’appartenance de la Russie à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et garantira que les produits d’entreprises russes ne bénéficient plus de la clause de la nation la plus favorisée dans nos économies. Nous saluons la préparation en cours d’une déclaration d’une large coalition de membres de l’OMC, y compris les pays du G7, annonçant leur retrait du statut de la nation la plus favorisée à la Russie.

Deuxièmement, nous œuvrons de concert pour éviter que la Russie n’obtienne des financements de la part des principales institutions financières multilatérales, y compris le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. La Russie ne peut violer le droit international de façon flagrante et espérer obtenir des avantages liés à sa participation à l’ordre économique international. Nous saluons les efforts rapides déployés actuellement par le FMI et le Groupe de la Banque mondiale pour obtenir une aide financière pour l’Ukraine. Nous saluons également les mesures prises par l’Organisation de coopération et de développement économiques pour restreindre la participation de la Russie à ses organes concernés.

Troisièmement, nous nous engageons à poursuivre notre campagne de pressions à l’encontre des élites, des intermédiaires et des oligarques russes proches du Président Vladimir Poutine et des autres architectes de la guerre, ainsi que de leurs familles et de leurs facilitateurs. Nous saluons les efforts déployés par de nombreux gouvernements du G7 pour rechercher et geler les biens mobiliers ou immobiliers appartenant à des personnes ou à des entités visées par les sanctions, et nous sommes déterminés à accorder la priorité à la poursuite de cette campagne de pressions. À cet effet, nous avons rendu opérationnel le groupe spécial annoncé le 26 février dernier, qui prendra pour cible les biens des élites russes proches du Président Vladimir Poutine ainsi que les architectes de sa guerre. Nos paquets de sanctions sont ciblés avec soin pour ne pas entraver la livraison de l’aide humanitaire.

Quatrièmement, nous nous engageons à maintenir l’efficacité de nos mesures restrictives, à réprimer leur contournement et à remédier à leurs failles. En particulier, en sus d’autres mesures prévues pour éviter tout contournement, nous veillerons à ce que l’État, les élites, les intermédiaires et les oligarques russes ne puissent mettre à profit des actifs numériques pour contourner les sanctions internationales ou contrer leurs effets, ce qui limitera d’autant plus leur accès au système financier international. Il est d’ailleurs communément admis que nos sanctions actuelles couvrent déjà les actifs virtuels. Nous nous engageons à prendre des mesures pour mieux détecter et interdire toute activité illicite, et nous imposerons des coûts aux acteurs russes utilisant de manière illicite des actifs numériques pour accroître et transférer leur richesse, conformément à nos procédures nationales.

Cinquièmement, nous sommes résolus à contrer les tentatives du régime russe de répandre la désinformation. Nous affirmons et soutenons le droit du peuple russe à une information libre et impartiale.

Sixièmement, nous nous tenons prêts à imposer, conformément à nos procédures nationales, de nouvelles restrictions sur les exportations et les importations de biens et technologies clés de la Fédération de Russie, dans le but de priver la Russie de revenus et pour veiller à ce que nos concitoyens ne financent pas la guerre du Président Vladimir Poutine. Nous notons que les entreprises internationales ont déjà commencé à se retirer du marché russe. Nous veillerons à ce que les élites, les intermédiaires et les oligarques qui soutiennent la guerre du Président Vladimir Poutine soient privés de tout accès aux produits ou à des actifs de luxe. Les élites qui soutiennent la machine de guerre du Président Vladimir Poutine ne devraient plus être à même d’engranger les dividendes de ce système, en dilapidant les ressources du peuple russe.

Septièmement, les entités russes qui soutiennent directement ou indirectement la guerre ne devraient pas pouvoir bénéficier de nouveaux emprunts ou prendre des participations ni avoir accès à toute autre forme de capitaux internationaux. Nos concitoyens partagent de manière unanime le point de vue que leurs économies et investissements ne devraient pas servir à financer les entreprises qui soutiennent l’économie et la machine de guerre russes. Nous continuerons à travailler de concert pour élaborer et mettre en œuvre des mesures qui restreindront encore davantage la capacité de la Russie à se procurer des fonds à l’étranger.

Nous demeurons aux côtés et solidaires de nos partenaires, notamment les économies émergentes et en développement, qui supportent de manière injuste le coût et les répercussions de cette guerre, dont nous attribuons toute la responsabilité à Vladimir Poutine, à son régime, à ses soutiens, ainsi qu’au régime d’Alexandre Loukachenko. Ensemble, nous œuvrerons à préserver la stabilité sur les marchés énergétiques ainsi que la sécurité alimentaire dans le monde, au moment où l’invasion de l’Ukraine par la Russie menace la capacité de ce pays à mener à bien des récoltes cette année.

Nous demeurons aux côtés du peuple ukrainien et du gouvernement de l’Ukraine. Nous continuerons à évaluer les effets de nos mesures, y compris sur les pays tiers, et nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures face à la responsabilité que portent le Président Vladimir Poutine et son régime pour leur attaque de l’Ukraine.

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