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La Banque centrale européenne veut recruter au moins 50 % de femmes

La Banque centrale européenne vient de présenter son nouveau plan pour améliorer la parité au sein de ses effectifs. Au moins la moitié des postes ouverts ou créés devraient être attribués à des femmes. Ces dernières ne représentent que 30 % des cadres de l'institution.

Christine Lagarde veut renforcer le poids des femmes au sein de la BCE, mais le Conseil des gouverneurs reste quasi entièrement masculin.
Christine Lagarde veut renforcer le poids des femmes au sein de la BCE, mais le Conseil des gouverneurs reste quasi entièrement masculin. (Twitter Chrisitine Lagarde)

Par Guillaume Benoit

Publié le 15 mai 2020 à 15:19Mis à jour le 15 mai 2020 à 17:50

C'est un combat qui tient particulièrement à coeur à Christine Lagarde. La place des femmes au sein de la Banque centrale européenne doit être renforcée. « Nous voulons que la parité soit dès maintenant la norme, plutôt qu'une révolution pour laquelle nous devrons nous battre plus tard », a déclaré la présidente de l'histoire de la BCE dans un communiqué présentant le nouveau plan de l'institution pour féminiser ses équipes. Si les femmes représentent 45 % des 3.800 employés de la banque centrale, c'est loin d'être le cas dans les plus hautes sphères.

Le plan prévoit donc d'attribuer à des candidates au moins la moitié des postes de cadres à pourvoir, qu'ils soient nouveaux ou existants, jusqu'en 2026. Une date qui coïncide avec la fin du mandat de Christine Lagarde. L'objectif est qu'à cet horizon, entre 40 % et 51 % des emplois aux différents niveaux de management soient confiés à des femmes. Le plan prévoit que cette action concerne aussi les recrutements des experts et des analystes qui sont des postes intermédiaires.

Accélération

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Cette volonté de féminisation des équipes de la Banque centrale européenne n'est pas nouvelle. En 2013, un premier plan de 6 ans avait été mis en place. A l'époque les femmes n'occupaient que 17 % des fonctions intermédiaires et 14 % des fonctions supérieures. L'ambition de la BCE était de doubler ces chiffres. Mais elle n'a été que partiellement réalisée. Si les femmes représentent désormais 30 % des cadres supérieurs, elles ne comptent que pour 30 % de la population des cadres toutes catégories confondues, soit moins que l'objectif de 35 %.

Bourses pour étudiantes

Au-delà de ses propres équipes, la BCE veut favoriser le renforcement de la place des femmes dans l'univers des banques centrales et plus largement dans celui de l'économie. Elle va donc renouveler cette année le programme de bourse baptisé « women in economics » qu'elle avait créé en 2019, selon l'AFP. Choisies parmi 269 candidates, cinq étudiantes avaient ainsi reçu une bourse de 10.000 euros.

Reste que si ces efforts sont notables, la BCE manque encore d'exemplarité à son sommet. Le fait que l'Institution de Francfort soit dirigée depuis novembre par une femme pour la première fois de son histoire ne suffit pas à faire oublier que le directoire ne compte que deux membres féminins. L'Allemande Isabel Schnabel, arrivée en janvier, a en effet remplacé une autre femme, Sabine Lautenschläger.

Conseil des gouverneurs

Le constat est encore plus brutal quand on se penche sur la composition du Conseil des gouverneurs, qui fixe la politique monétaire de la zone euro. Une photo, saisie lors d'une réunion quelques jours après la prise de fonction de la nouvelle présidente, ne montrait que des hommes autour de Christine Lagarde. Aucune femme ne dirige actuellement une banque centrale nationale dans la zone euro.

Encore récemment, si Shannon Donnery avait assuré l'intérim à la tête de la Banque d'Irlande lorsque le gouverneur Philip Lane avait rejoint le directoire de la BCE, c'est finalement Gabriel Makhlouf qui a obtenu le poste. Le chemin vers la parité risque d'être encore long.

Guillaume Benoit

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